samedi 13 octobre 2018

Syméon Claudex regarde le jardin à travers la fenêtre.

Un ciel bas et lourd pèse comme un couvercle sur son esprit encerclé par l'horizon. Quel long ennui, gémit-il, quel jour noir plus triste que la nuit. Un cachot humide, voilà ce que lui évoque la terre du jardin. Il n'a pas même un timide espoir que passe cette migraine qui va battant les murs de sa tête comme une chauve-souris se cognant au plafond pourri de son crâne. Pour ne rien arranger il pleut, ça fait d'immenses trainées sur les carreaux. C'est la taule, ici, pense Syméon Claudex, un endroit infâme où on se fait bouffer la cervelle en silence par tout un peuple d'araignées. Soudain, un furieux coup de klaxon le fait sursauter. Des chiens errants - pas du quartier, se dit Syméon Claudex,  - hurlent affreusement. puis se mettent à geindre. Syméon a l'impression que des longs corbillards sont garés en double-file dans sa tête. Pas de tambours. Pas de musique. L'espoir vaincu. Y a de quoi pleurer. Ô Angoisse atroce, pense Syméon, despotique, sur mon crâne incliné tu plantes ton drapeau noir !

Bon, c'est foutu, se dit-il. Je n'écrirai rien de bon aujourd'hui. 

J'ai besoin d'un bol d'air.

Le sevrage des amphèt, tu parles d'un spleen !