jeudi 13 septembre 2018

Syméon Claudex patine depuis deux jours sur cette histoire de parenthèses et de tirets cadratins. Bien sûr, il pourrait faire un choix rapide et écrire en usant, par exemple, de parenthèses. Évidemment il ne s'agirait pas de mettre aux phrases des parenthèses pour le plaisir d'en mettre. Non. Il utiliserait des parenthèses seulement si c'était nécessaire. Le fait qu'il n'ait pas encore eu besoin d'en mettre aux phrases ne signifie pas qu'il n'en faudra pas à l'avenir. Mieux vaudrait avoir fait un choix avant d'être face à l'alternative. Mais Syméon Claudex ne parvient pas à faire ce choix. Alors, se dit-il, je pourrais mettre des parenthèses et, quand le roman sera achevé, si j'ai changé d'avis, je n'aurai qu'à remplacer toutes les parenthèses par des tirets cadratins grâce à mon logiciel de traitement de texte.

Voilà à quoi Syméon pense pendant qu'il court. Il court pour se changer les idées, mais la course est inconfortable.

Et si, en changeant d'un clic les parenthèses pour des tirets cadratins, je supprimais des parenthèses qu'en réalité je souhaite conserver, se dit-il - après tout, on peut souhaiter user parfois de parenthèses, et parfois de tirets cadratins.

Je dois garder en tête l'objectif final, pense Syméon Claudex. Écrire un roman minéral. Lancer la révolution minérale de la Littérature et... mais cette course est vraiment douloureuse ! Quelque chose le gêne dans sa chaussure. Ce doit être un caillou.