jeudi 20 septembre 2018

Écrire est un acte monacal, pense Syméon Claudex. Il faut, de longues heures durant, vivre dans la solitude et le silence. Chercher le dénuement social. Renoncer au monde. S'isoler de ses semblables. Tendre l'oreille et ne l'ouvrir à rien d'autre que le murmure de son intimité. Nul espace ne reste pour les congénères. Point de visage ami pendant ce long temps de la création. Pas de parole échangée. On est seul, profondément seul. Et dire qu'en plus, Syméon Claudex écrit un roman minéral sans personnage !

Heureusement, quelques fois comme à l'instant, on sonne à la porte, et c'est la promesse d'une rencontre humaine inattendue, d'une brève bouffée de fraternité chaleureuse qui charge le cœur de joie et d'énergie. J'arrive, j'arrive, se presse Syméon au bruit de la sonnette.

Mais c'est l'huissier venu saisir les meubles à la demande de la banque.