samedi 29 septembre 2018

Syméon Claudex a besoin de faire une pause pour se changer les idées. Perdre vingt pages grouillantes de Deinoccocus radiodurans, c'est décourageant. Rien de tel pour se vider l'esprit qu'une bonne course matinale. Un parcours d'inspiration pour relancer la machine. Je pourrais pousser jusqu'à cinq kilomètres, se dit Syméon. Sur le chemin, il papote avec d'autres coureurs. Et puis cette jolie jeune femme, là, qui tire un peu la langue. Vraiment charmante. Je vais courir avec elle, tiens, se dit-il. À petites foulées. Mais elle traîne un peu la patte, ralentit, s'arrête en cherchant son souffle, se plie en deux, appuyée sur ses genoux. Je crois que je vais arrêter, dit-elle, j'ai mal partout et j'ai la nausée.

Le lendemain, Syméon se réveille fébrile. À peine s'est-il installé à sa table de travail qu'il est pris de crampes à l'estomac. J'ai dû me ruer aux toilettes, Docteur !

Une gastroentérite, dit le médecin. Mon pauvre ami, rien à faire : c'est viral.