mercredi 26 septembre 2018

"Deinococcus radiodurans ne connaîtrait jamais le souffle chaud du Khamsin, ni la douceur lumineuse du diamant. Elle était au fond de son anfractuosité, étrangère à ses semblables, ne les connaissant pas, n'ayant aucun moyen de les connaître. Elle ne verrait d'elles ni leur vie, ni leur mort. Elle ne verrait jamais rien du tout, d'ailleurs. Elle était désespérément seule, mais comme elle n'avait aucun moyen de le savoir, ni aucun moyen de ressentir du désespoir, elle ne fit rien pour se révolter. Son destin ne lui appartenait pas."

Bon, jusque-là, ça va, dit Syméon Claudex à un ami. Mais après, donne-moi ton avis :

"Elle resta immobile et, lentement, mourut. Et rien ne vint troubler la minéralité venteuse du monde."

Ou bien :

"Soudain son corps s'allongea tandis que se dupliquait son matériel génétique. Puis, en son milieu, le corps se contracta jusqu'à ce que se touchassent les deux bords de la membrane, et qu'il se coupât en deux parties identiques. Deinococcus radiodurans n'eut pas la conscience d'avoir inventé la scissiparité ; elle n'en sut rien, d'ailleurs. Mais elle n'était plus seule, désormais, sans aucun moyen de comprendre que les emmerdes allaient commencer."

Hmmoui, répond l'ami. Mais dans les deux cas, je crains que le roman n'ait quelques longueurs avant la résolution de l'énigme.