Syméon Claudex
s'est mis de bonne heure au travail. Maintenant que le roman du
Ministre est achevé, il va pouvoir, enfin, se retrouver seul avec
lui-même et son roman minéral. La révolution m'attend pour prendre son glorieux envol, pense-t-il. Je sens que trépignent au bout de mes doigts les phrases sublimes que la littérature espère !
« L'émeraude
reflétait un éclat de lune et brillait d'un désir coupant. Le Sirocco, puissant et brutal, la frôlait de toute sa virile
sensualité. L'émeraude attendait impatiemment qu'il la fit rouler
et la culbute contre la falaise. Jamais elle n'avait ressenti autant
de chaleur pénétrer son cœur endurci. Elle s'émoussait à son
contact, ne perdant rien de son irrésistible beauté. »
Ah non !,
dit Syméon Claudex à son double maléfique, ça suffit comme
ça ! Il faut me laisser travailler, maintenant !