jeudi 22 novembre 2018

Syméon Claudex s'est mis de bonne heure au travail. Maintenant que le roman du Ministre est achevé, il va pouvoir, enfin, se retrouver seul avec lui-même et son roman minéral. La révolution m'attend pour prendre son glorieux envol, pense-t-il. Je sens que trépignent au bout de mes doigts les phrases sublimes que la littérature espère !

« L'émeraude reflétait un éclat de lune et brillait d'un désir coupant. Le Sirocco, puissant et brutal, la frôlait de toute sa virile sensualité. L'émeraude attendait impatiemment qu'il la fit rouler et la culbute contre la falaise. Jamais elle n'avait ressenti autant de chaleur pénétrer son cœur endurci. Elle s'émoussait à son contact, ne perdant rien de son irrésistible beauté. »

Ah non !, dit Syméon Claudex à son double maléfique, ça suffit comme ça ! Il faut me laisser travailler, maintenant !