vendredi 4 janvier 2019

Syméon Claudex respire profondément.

Il ouvre "De lave et de vent" et commence à lire le texte à voix haute. Il lit lentement, faisant saillir chaque syllabe de chaque mot, laissant chaque phrase se déployer dans l'espace. Tout en lisant, il tend l'oreille à la mélodie syncopée qui s'élève de la langue d'Armand Métamagnus. Pleine de roches abrasives, elle roule et charrie des mots granitiques comme le magma s'écoulant du cratère. Elle dévaste tout sur son passage, redéfinit les paysages et recrée le monde d'une manière irréfutable. Comme il comprend l'engouement de celle qui partage sa vie pour ce roman d'une troublante puissance poétique ! Et maintenant ?, demande-t-il, maîtrisant avec peine son émotion.

Et maintenant, lui répond Maître Professeur Monsieur Kanthé Boubouadja, tu arraches les deux pages que tu viens de lire, tu y dépose le cœur de poulet et tu transperces le tout avec l'aiguille, puis tu la plantes dans la petite poupée. Et puis tu me donnes les cent euros, en billets de dix, vingt ou cinquante.