Avant tout, explique Syméon Claudex à celle qui partage sa vie, je vais fesser ce Métamagnus en place publique en écrivant une lettre ouverte à son éditeur. Ah ! Je vais lui faire un sort, au tire-ligne et à sa prose cimentée ! Voici l'incipit qui germe sous ma plume :
"Monsieur,
Me permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil que
vous me ferez un jour prochain, d’avoir le souci de votre juste gloire et de
vous dire que votre étoile, si heureuse jusqu’ici, est menacée de la
plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches ? Vous êtes sorti sain
et sauf des viles publications, vous avez conquis les cœurs. Vous
apparaissez rayonnant dans l’apothéose de cette fête de l'esprit que la rentrée littéraire de janvier a été pour la France, et vous vous préparez à présider
au solennel triomphe de mon roman à paraître, qui couronnera
notre grand siècle de travail, de vérité et de liberté. Mais quelle
tache de boue sur votre nom - j’allais dire sur votre règne - que cette
abominable Armand Métamagnus !"
- Bof, c'est un peu assommant, non ?
- Je vais titrer : Il abuse ? J'accuse !