samedi 18 août 2018

Syméon Claudex ne souhaite pas voir son livre figurer parmi les finalistes d'un quelconque prix littéraire parisien. Dans le cas où, malgré tout, l'une de ces distinctions honteuses lui serait remise, il a déjà réfléchi aux termes de son refus. Ce qu'il faut, se dit-il tandis qu'il étire les muscles de ses cuisses, c'est ne rien écrire qui pût mériter une telle récompense. Il décide que, passées les pages d'ouverture qui manifesteront le projet minéral de son roman sans personnage, le reste du premier chapitre sera consacré à la description minutieuse d'un paysage désertique, en s'attardant sur les caractéristiques géologiques de chacune des pierres considérées comme protagonistes du récit.