Syméon Claudex ne
souhaite pas voir son livre figurer parmi les finalistes d'un
quelconque prix littéraire parisien. Dans le cas où, malgré tout,
l'une de ces distinctions honteuses lui serait remise, il a déjà
réfléchi aux termes de son refus. Ce qu'il faut, se dit-il tandis
qu'il étire les muscles de ses cuisses, c'est ne rien écrire qui
pût mériter une telle récompense. Il décide que, passées les
pages d'ouverture qui manifesteront le projet minéral de son roman
sans personnage, le reste du premier chapitre sera consacré à la
description minutieuse d'un paysage désertique, en s'attardant sur
les caractéristiques géologiques de chacune des pierres considérées
comme protagonistes du récit.