Je devrais courir plutôt que marcher, pense Syméon Claudex. La marche me met dans un
état contemplatif, tandis qu'une course bien menée provoquera chez
moi la transe propice à la création. La décision est prise. Syméon
Claudex rejoint sur internet un groupe d'amateurs de course à pied.
Il choisit comme pseudonyme Le_Runner_littéraire. Il
télécharge sur ton téléphone un programme d'entraînement et de
la musique rythmée. Il est fin prêt. Le lendemain, il s'élance
pour ce qu'il nomme un parcours d'inspiration de trois
kilomètres. Après trois cents mètres, à bout de souffle, il
s'arrête, et termine en marchant. Ce jour là, en fin de matinée, il écrit une phrase
courte puis, satisfait, la relit encore et encore
jusqu'au soir. « Ce monde était un précipité
d'immobilisme. »