jeudi 13 décembre 2018

Syméon Claudex explique que la solitude et le silence du monastère lui ont révélé les sonorités de sa propre langue. Dans la paix de l'esprit, nourri pendant cette retraite d'une intense communion à la nature, il a pu tendre l'oreille vers les notes véritables de son œuvre. Vers le son primal et âpre de sa Littérature. Il a ressenti les rythmes et les harmonies qui sont l'ossature mystique de son roman minéral. Nous sommes dans le domaine de la transe, dit-il, tandis qu'il termine de pratiquer une tonsure au sommet de son crâne. Et ces notes, ces sons, ces rythmes, ces harmonies, se sont accordés pour offrir à son écriture une profondeur mélodique dont il ne soupçonnait pas l'existence. Tous les grands écrivains ont leur petite musique, dit-il encore. Quelle joie ! J'ai enfin trouvé la mienne !

- Ne me dis pas, répond celle qui partage sa vie, que tu comptes à nouveau nous faire écouter cette intégrale en trente-deux CD de cent messes et offices en chant grégorien ?