vendredi 12 avril 2019

Syméon Claudex a bien réfléchi : il va décliner la proposition du Ministre. Il renonce sans doute à une belle somme d'argent, mais c'est le prix de l'estime de soi. Il veut se consacrer corps et âme à son roman minéral et à la révolution de et dans la littérature. Cette œuvre seule coule dans ses veines et se nourrit de son être. Ce roman minéral est une représentation écrite de lui-même, des idées et concepts littéraires qui lui importent. Il ne se voit pas replonger dans ces ficelles racoleuses de trésor des Templiers et de saga romantique. Ce ne serait pas lui. À son âge, il n'a plus de temps à perdre : il doit se trouver en accord avec lui-même — et ces petites histoires faciles dépourvues d'ambition littéraire, vraiment, il n'y tient pas.

Comme vous voudrez Claudex, dit le Ministre, je vais trouver quelqu'un d'autre.
Quelqu'un d'autre ! Non mais dites ! Vous voulez mettre la vie des personnages que j'ai créés dans des mains inconnues ! Quand bien même ils sont laids et stupides, ce sont tout de même mes enfants !