jeudi 16 mai 2019

Il me semble que mon roman minéral serait encore plus révolutionnaire s'il ne comprenait pas de dernier chapitre, dit Syméon Claudex à un ami. Ou plutôt, si le dernier chapitre disparaissait au moment précis où le lecteur s'apprête à le lire. L'avant-dernier-chapitre deviendrait de facto le dernier, et serait donc effacé sous les yeux du lecteur. L'antépénultième chapitre deviendrait à son tour le dernier, et serait donc lui aussi effacé, et ainsi de suite, chaque chapitre devenant le dernier, en conséquence de la disparition de celui qui le suivait, et disparaissant aussitôt, jusqu'au premier chapitre.

- Mais alors, l'entièreté du livre disparaîtrait sous les yeux du lecteur!
- Oui, la révolution serait que le lecteur ne saurait jamais comment se termine le livre, et en plus, serait privé de tout ce qu'il a lu auparavant.
- Mais ce serait extrêmement décevant !
- C'est souvent le cas, avec les révolutions.